vendredi 24 janvier 2014

Fonctions des rites



" Devenir une femme - ou un homme - ça se mérite. Et ce n’est pas de la tarte. Le chemin vers l’âge adulte est non seulement semé d’embûches, mais en plus pavé de rites de passage. Le passage, c’est celui d’un état à un autre: il implique une mort symbolique- marquée de souffrances bien réelles - et une renaissance, qui s’incarne souvent dans un nouveau statut social. Les rites de passage s’appliquent à une foule de choses: développer un pouvoir, se préparer à la vie maritale, se former  aux sciences ésotériques, aux remèdes thérapeutiques ou à la politique. Mais l’effort paie: les Initiés en retirent un savoir secret en même temps qu’une place enviée au sein de la société. Car bien sûr, si le contenu des rites initiatiques doit demeurer caché, l’appartenance au groupe élu doit, elle, être bien visible. Comment faire savoir que vous avez rejoint une communauté secrète ? Grâce à divers signes de reconnaissance. Insignes, parures, statuettes et masques attestent que vous ne faites plus partie du commun des mortels. "

"Le Club des Initiés "Agathe Cordelle




Dans les deux tribus, Mitsogho et Myéné, les rites pratiqués servent à l'intégration dans la société, mais aussi à  l'initiation à la vie future.

Que ce soit chez les Mitsogho ou les Myéné, les rites ont pour fonction de leur inculquer différentes valeurs selon le sexe de la personne. Les femmes encore enfants ou adolescentes, seront initiées à devenir en quelque sorte «Femmes au foyer». Les hommes quand à eux seront initiés pour pouvoir bénéficier d'un statut beaucoup plus élevé dans la tribu.


Tout d'abord en ce qui concerne les femmes, les jeunes filles ont déjà une éducation qui les conduits petit à petit à devenir «Femmes au foyer», on leur apprend à devenir douce, prendre soin de la case, l’embellir et prendre soin d'elle car par exemple, pour pouvoir avoir accès au rite Mami Watta, les femmes doivent avoir dans leurs chambre des parfums, des poudres blanches, des jouets, des nounous, des fleurs. C'est-à-dire tout ce qui pourrait embellir une table et surtout un miroir servant à voir des choses mystiques.






Leur éducation est donc accompagné de différents rites qui les initie à plusieurs domaines. Tout d'abord dans la médecine, par exemple, lors d'un certain rite, elles doivent soigner un patient en le débarrassant d'un esprit ce qui est le cas lors du Mwiri qui est un rite de protection. Mais il y aussi des rites qui les initient a la sorcellerie comme le Mami Watta, qui est un rite qui consiste à voir l'avenir. Ce sont donc des voyantes. C'est un rite surtout pour les femmes mais qui n'exclue pas les hommes. Certains rites les initient aussi à la fertilité ainsi qu'au mariage.


                                                                                                                                    


Cette photo représente des femmes initiés au rite Mami Watta




Pour les hommes, leur éducation de jeune homme, ainsi que les rites doivent leurs enseigner certaines valeurs différentes des femmes: le courage, la sagesse, le dévouement absolu à la communauté ainsi que le respect des anciens. Le courage est d'ailleurs l'une des valeurs primordiales lors du rite appelé Bwiti car il y a des hallucinations provoquées par l’iboga. Le crâne du candidat est frappé trois fois avec un marteau pour libérer son esprit, et sa langue est piquée avec une aiguille. Tous les différents rites ainsi que les différentes valeurs doivent être acquises pour pouvoir avoir accès à un certain statut social, et grâce à cela ils gagnent leur liberté. Par exemple, le Bwiti est une initiation indispensable pour la promotion sociale à l'intérieur de la tribu car plus l'initié a des visions spectaculaires, plus il est mieux considéré. Les rites les initient à la socialisation, à la lutte contre la sorcellerie, comme les rites de protections du Mwiri utilisés aussi par les femmes, et les règlements de conflits. En faisant cela les hommes étalent leur savoir et leur habilité qu'ils ont donc appris tout le long de leur éducation. La circoncision qui est consacrée aux hommes, fait ressortir leur virilité et les placent au centre de la cellule familial. Quand au Bwiti qui est un rite provoquant des hallucinations, il sert à faire une révision de la vie et à donner selon eux la « clef du futur ».



Lors de leurs rites, les couleurs portés par les initiés ont chacune une signification particulière, elles ne sont pas choisies au hasard. Les couleurs peuvent être représentées avec un vêtement ou alors par de la poudre que l’on met sur son corps.

Tout d’abord, nous avons la couleur blanche qui a deux significations.
Lors des rites d’initiation le blanc est souvent la couleur de la première phase c'est-à-dire la lutte contre la mort.
Voici une photo prise lors du rite d’initiation le Bwiti.              


Mais en ce qui concerne le vaudou et la sorcellerie, le blanc est symbole de la propreté
Sur cette photo qui a été prise lors du rite Mami Watta (un rite vaudou), les femmes portent du blanc sur elles.
 
Ensuite, il y a le rouge qui est la couleur du sang et de la vie.
Sur cette photo, les deux hommes mangent de l’Iboga
(plante hallucinogène) pour le rite Bwiti. Ils ont tous les deux de la peinture sur le visage ainsi qu’un pagne rouge.
 


La couleur noire quant à elle est la couleur de la nuit, de la souffrance, de l'épreuve mais aussi parfois du mystère.
Sur cette photo, trois hommes sont habillés d'un pagne noir lors du rite du Bwiti.



 




Pour finir, dans les tribus Mitsogho et Myéné, les feuillage verts sont souvent la parure des initiés à la phase de la victoire de la vie.
Sur cette photo qui a été prise lors du rite Djembe, trois femmes sont vêtu de feuillage.