lundi 27 janvier 2014

Bibliographie

- VAN GENNEP Arnold, Les rites de passage, A. et J. Picard, 1970
- NANTET Bernard, Dictionnaire de l'Afrique, Larousse, In Extenso, 2006
- METEGUE N'NAH Nicolas, Histoire du Gabon : Des origines à l'aube du XXIe siècle, L'Harmattan,, Etudes Africaines, 2006
-  LAVAL-JEANTET Marion, Paroles d'un enfant du Bwiti : Les enseignements d'Iboga, L'Originel, 2005
-  GOLLNHOFER Otto et SILLANS Roger, La Mémoire d'un peuple, Ethno-histoire des Mitsogho, ethnie du Gabon Central, Editions Présence Africaine, 2000

Sources Internet (logiciel Pearltrees):



dimanche 26 janvier 2014

En plus


           Paquet servant à transporter une feuille ou une écorce 



                                           Feuille d'Iboga 



Cuisson d'écorces et des feuilles d'Iboga dans des marmites pour des médicaments



                                                      Rite Mwiri 



                     Transmission des savoirs aux Banzi (initié)
















                      Chants rituels Bwiti à la tombée de la nuit








                                   Cérémonie de veillée Bwiti 


vendredi 24 janvier 2014

Conclusion


Nous avons donc observés différents rites de passage chez deux tribus du Gabon : les Mitsogho et les Myènè. Nous avons pu constater que les rites de passages de l'enfance à l'âge adulte, qu'ils soient féminins ou masculins, sont un symbole de destruction de l'ancienne personnalité et de renaissance. Ils tiennent donc un rôle extrêmement important dans les sociétés, en particulier du point de vu social. Ils permettent, grâce a une différenciation selon le sexe (les rites de passages n'étant pas les mêmes selon le sexe), d'instaurer une cohésion sociale au sein d'une tribu. En effet, les garçons, en acquérant leur statut d'homme, peuvent assurer le contrôle de la société organisée et la perpétuation des valeurs éthiques d’une génération à une autre. A partir de ce moment-là, ils appartiennent réellement à la tribu, et alors qu'ils étaient depuis toujours sous le contrôle et la protection de leur mère, ils deviennent les figures du respect et de l'autorité. Les jeunes filles, quant à elles, obtiennent leur statut de femmes : elles deviennent responsables de l'instruction et de l'éducation morale des enfants de la tribu. Lors de ces rites, elles apprennent leur rôle de femme, leur rôle en tant que Mère de la société. Les rites de passage de l'enfance à l'âge adulte sont donc une étape primordiale dans la vie d'un initié : filles et garçons y apprennent leurs rôles respectifs dans la société. Ces différentes initiations selon le sexe sont donc très importantes pour la cohésion sociale au sein d'une tribu.

Evolution des rites




Les rites et traditions ont évolué au fil du temps suite à différents facteurs. Nous allons observer cette évolution, ainsi que ses impacts sur la valeur et la pérennité des rites dans les tribus.


Le Ndjembe fait partie de ces rites ayant subi des modifications. En effet, les pratiques de ce rituel se sont adaptées à la modernité. On rencontre tout d'abord ces changements dans les costumes utilisées lors du Ndjembé. En effet, les costumes, notamment, fais traditionnellement de peaux d’animaux, d’écorces d’arbres ou de feuilles de bananier se sont transformés en de simples assemblages de pagnes ou de rafia.



Dans le cas de la circoncision, on observe des changements au niveau de la règlementation et du mode de prise en charge. L'initié peut par exemple choisir de se faire opérer par un médecin traditionnel ou bien par un médecin professionnel. En effet, les risques mortels liés à la mauvaise condition de l'opération de circoncision ont permis de modifier et d'adapter le moyen de circoncision. Cependant, afin de prouver leur valeur, de nombreux jeunes choisissent encore de se faire opérer par un médecin traditionnel, ce qui pose un réel problème et soulève une question : faut-il interdire la circoncision ?

Risques et dangers



Dans les tribus Mitsogho et Myéné, les rites d’initiation sont certes obligatoire pour pouvoir passer de l’enfance a l’âge adulte mais ils entraînent malheureusement souvent des risques et danger physiques et psychologiques.
En général, les différents rites utilisés dans ces tribus engendrent souvent les mêmes risques et dangers. Tout d’abord, il peut y avoir des effets toniques, les effets qui ont lieu lors du rite peuvent persister encore après la fin de l’initiation. On appelle cela des effets à long terme. Il peut y avoir des effets dévastateurs physiques et mentaux. C'est-à-dire des douleurs, ainsi que des traumatismes. Après le rite, les substances avalées peuvent provoquer des maladies. Lors des différents rites les initiés peuvent mourir s'ils ne supportent pas les  différents rituels.

Par exemple, la circoncision est pratiquée  par des médecins traditionnels. Il peut donc  y avoir des risques d'infection ou bien des accidents. Il y a eu de nombreux morts suite à de mauvaises conditions d'hygiène.

Lors du rite du bwiti, la plante d'Iboga utilisée dans cette initiation a des propriétés psychodysleptiques c'est-à-dire dangereuses pour la santé mentale qui peuvent avoir un effet sur le cerveau (Hallucinations...).
Voici une photo de la poudre d'iboga.
 
Lors de ce rite, des coups de marteaux sont également donnés sur la tête pouvant provoquer la mort si l’initié ne supporte pas les coups. De plus, la langue est transpercée par une aiguille non stérilisée ce qui peux provoquer une infection. Ce rite provoque aussi de fortes nausées, des vomissements ainsi qu’un état d’asthénie musculaire qui est une dégradation de l’état général qui se traduit par une fatigue physique.

Voici une femme possédé lors d'un rite de sorcellerie.
 
Les initiés dont le rite dure plusieurs jours reviennent souvent bouleversés, las et dégoutés à l’idée de reprendre de cette plante.

Le Bwiti peut aussi engendrer une incoordination motrice, une anesthésie partielle, une hypothermie qui est une baisse de température centrale du corps ou une hyperthermie intermittente qui est une hausse de la fièvre.

Même si la plupart du temps les rites provoquent des risques et dangers, nous avons découvert que certains rites et certaines substances utilisés lors des rites ont été reconnus comme prévention contre certains problèmes.
Par exemple, la circoncision a été reconnue comme une mesure de prévention efficace du VIH. Le risque de VIH est réduit mais il n'est pas écarté.
La plante Iboga utilisée lors du Bwiti est censée donner des visions, et peut être utilisée comme sevrage d'alcool et de drogues mais si elle est mal préparée, cela peut provoquer la mort.
Il y a quelques rites comme l’excision qui commencent à être interdits dans certains villages. Dans d'autres tribu, cette pratique n'est pas encore interdite, mais elle n’est pas obligatoire. Les femmes peuvent choisir. Néanmoins, au Gabon, et donc dans les tribus que nous avons étudié, l'excision est déjà interdite.


Transmission des rites et traditions



Avant 1960 le Gabon était considéré comme un pays sans Histoire, ou bien que celle-ci dépendait uniquement des occidentaux. Les peuples n'étaient en réalité pas suffisamment outillés pour faire partager cette Histoire au reste du monde. Cependant, leur culture, et notamment les rites et traditions se sont transmis d'années en années grâce à la parole : c'est ainsi que la transmission orale s'est élevée au rang d'art chez les tribus du Gabon. Cette discipline qu'est la tradition orale est réservée à des « maîtres de la parole », plus communément appelés « griots ». Ils constituent ce que l'on appelle la « mémoire vivante de l'Afrique ».
Les griots occupent ainsi une place importante dans la tribu et sont respectés et admirés par la société. Les liens du sang étant sacré, ce métier se transmet nécessairement de père en fils. Ils sont à la fois conteurs, historiens, danseurs et musiciens. Il existe différents mode de transmission orale. Le chant occupe une place prépondérante dans la tradition orale. En effet, les griots chantent les coutumes et les valeurs de leur peuple, le plus souvent accompagnés d'instruments de musique, et ce à tout moment de la vie et en particulier lors des cérémonies rituelles. Le conte est également un des modes de transmission orale les plus important. Il est créé par et pour le peuple, et conté aux jeunes par les anciens. Il dépend étroitement de la culture et de la géographie physique du peuple qui l'a produit. Moins récurent, mais également très important, le mythe fait parti de ces récits fabuleux qui tentent d’expliquer la fondation des principes et des valeurs d’une société. Il repose sur deux questions primordiales « qui a créé le monde ? » et « quelle est la place de l’Homme dans ce monde ? ». A la différence du conte où la barrière entre le réel et l’irréel est plus ou moins perceptible, le mythe, lui, est lié au surnaturel. Dans l’Afrique traditionnelle il est considéré comme «  la parole sérieuse » de laquelle on n’ose pas douter. Il est essentiellement réservé à des auditoires choisis tels que des cercles d'initiés. On retrouve également des proverbes, toujours récités aux jeunes par les anciens. Certains conteurs énoncent leurs proverbes avant de les développer par un conte leur permettant d'argumenter et d'imager le proverbe.



Pour les africains, l'oralité représente le monde des traditions, l'écriture représente le monde de la modernité occidentale. Cependant, le fait que les épopées se transmettent presque exclusivement par voie orale soulève la question sur la valeur des versions actuelles, l'Histoire des tribus pouvant être modifiée au fil des siècles. 



Fonctions des rites



" Devenir une femme - ou un homme - ça se mérite. Et ce n’est pas de la tarte. Le chemin vers l’âge adulte est non seulement semé d’embûches, mais en plus pavé de rites de passage. Le passage, c’est celui d’un état à un autre: il implique une mort symbolique- marquée de souffrances bien réelles - et une renaissance, qui s’incarne souvent dans un nouveau statut social. Les rites de passage s’appliquent à une foule de choses: développer un pouvoir, se préparer à la vie maritale, se former  aux sciences ésotériques, aux remèdes thérapeutiques ou à la politique. Mais l’effort paie: les Initiés en retirent un savoir secret en même temps qu’une place enviée au sein de la société. Car bien sûr, si le contenu des rites initiatiques doit demeurer caché, l’appartenance au groupe élu doit, elle, être bien visible. Comment faire savoir que vous avez rejoint une communauté secrète ? Grâce à divers signes de reconnaissance. Insignes, parures, statuettes et masques attestent que vous ne faites plus partie du commun des mortels. "

"Le Club des Initiés "Agathe Cordelle




Dans les deux tribus, Mitsogho et Myéné, les rites pratiqués servent à l'intégration dans la société, mais aussi à  l'initiation à la vie future.

Que ce soit chez les Mitsogho ou les Myéné, les rites ont pour fonction de leur inculquer différentes valeurs selon le sexe de la personne. Les femmes encore enfants ou adolescentes, seront initiées à devenir en quelque sorte «Femmes au foyer». Les hommes quand à eux seront initiés pour pouvoir bénéficier d'un statut beaucoup plus élevé dans la tribu.


Tout d'abord en ce qui concerne les femmes, les jeunes filles ont déjà une éducation qui les conduits petit à petit à devenir «Femmes au foyer», on leur apprend à devenir douce, prendre soin de la case, l’embellir et prendre soin d'elle car par exemple, pour pouvoir avoir accès au rite Mami Watta, les femmes doivent avoir dans leurs chambre des parfums, des poudres blanches, des jouets, des nounous, des fleurs. C'est-à-dire tout ce qui pourrait embellir une table et surtout un miroir servant à voir des choses mystiques.






Leur éducation est donc accompagné de différents rites qui les initie à plusieurs domaines. Tout d'abord dans la médecine, par exemple, lors d'un certain rite, elles doivent soigner un patient en le débarrassant d'un esprit ce qui est le cas lors du Mwiri qui est un rite de protection. Mais il y aussi des rites qui les initient a la sorcellerie comme le Mami Watta, qui est un rite qui consiste à voir l'avenir. Ce sont donc des voyantes. C'est un rite surtout pour les femmes mais qui n'exclue pas les hommes. Certains rites les initient aussi à la fertilité ainsi qu'au mariage.


                                                                                                                                    


Cette photo représente des femmes initiés au rite Mami Watta




Pour les hommes, leur éducation de jeune homme, ainsi que les rites doivent leurs enseigner certaines valeurs différentes des femmes: le courage, la sagesse, le dévouement absolu à la communauté ainsi que le respect des anciens. Le courage est d'ailleurs l'une des valeurs primordiales lors du rite appelé Bwiti car il y a des hallucinations provoquées par l’iboga. Le crâne du candidat est frappé trois fois avec un marteau pour libérer son esprit, et sa langue est piquée avec une aiguille. Tous les différents rites ainsi que les différentes valeurs doivent être acquises pour pouvoir avoir accès à un certain statut social, et grâce à cela ils gagnent leur liberté. Par exemple, le Bwiti est une initiation indispensable pour la promotion sociale à l'intérieur de la tribu car plus l'initié a des visions spectaculaires, plus il est mieux considéré. Les rites les initient à la socialisation, à la lutte contre la sorcellerie, comme les rites de protections du Mwiri utilisés aussi par les femmes, et les règlements de conflits. En faisant cela les hommes étalent leur savoir et leur habilité qu'ils ont donc appris tout le long de leur éducation. La circoncision qui est consacrée aux hommes, fait ressortir leur virilité et les placent au centre de la cellule familial. Quand au Bwiti qui est un rite provoquant des hallucinations, il sert à faire une révision de la vie et à donner selon eux la « clef du futur ».



Lors de leurs rites, les couleurs portés par les initiés ont chacune une signification particulière, elles ne sont pas choisies au hasard. Les couleurs peuvent être représentées avec un vêtement ou alors par de la poudre que l’on met sur son corps.

Tout d’abord, nous avons la couleur blanche qui a deux significations.
Lors des rites d’initiation le blanc est souvent la couleur de la première phase c'est-à-dire la lutte contre la mort.
Voici une photo prise lors du rite d’initiation le Bwiti.              


Mais en ce qui concerne le vaudou et la sorcellerie, le blanc est symbole de la propreté
Sur cette photo qui a été prise lors du rite Mami Watta (un rite vaudou), les femmes portent du blanc sur elles.
 
Ensuite, il y a le rouge qui est la couleur du sang et de la vie.
Sur cette photo, les deux hommes mangent de l’Iboga
(plante hallucinogène) pour le rite Bwiti. Ils ont tous les deux de la peinture sur le visage ainsi qu’un pagne rouge.
 


La couleur noire quant à elle est la couleur de la nuit, de la souffrance, de l'épreuve mais aussi parfois du mystère.
Sur cette photo, trois hommes sont habillés d'un pagne noir lors du rite du Bwiti.



 




Pour finir, dans les tribus Mitsogho et Myéné, les feuillage verts sont souvent la parure des initiés à la phase de la victoire de la vie.
Sur cette photo qui a été prise lors du rite Djembe, trois femmes sont vêtu de feuillage.